On donne ce qu’on espère recevoir.
Dans une relation — qu’elle soit personnelle, familiale, amoureuse ou professionnelle — notre façon d’agir avec l’autre n’est jamais neutre. Elle est souvent le reflet direct de nos attentes profondes.
On donne ce qu’on espère recevoir. En effet, on agit comme on aimerait qu’on agisse avec nous. On s’investit comme on aimerait qu’on s’investisse pour nous. C’est rarement conscient.
Mais c’est puissant et parfois très piégeux.
Notre façon de faire est un miroir de nos attentes
Tu es peut-être cette personne qui donne beaucoup, qui écoute, qui soutient, qui anticipe les besoins.
De plus, tu le fais avec cœur, avec sincérité, sans même forcément t’en rendre compte. Tu es toi, sans calcul
En même temps derrière ces gestes… se cache souvent une attente :
- être reconnu(e),
- recevoir de la considération et de l’amour,
- sentir que tu comptes,
- que l’autre est là, comme tu l’es pour lui ou pour elle.
Et quand ce retour ne vient pas ? ou ne vient plus !!
La frustration arrive, l’incompréhension, le sentiment de ne pas être vu(e), voir la souffrance et même de la trahison dans certains cas.
Ce n’est pas de la mauvaise volonté. Ce n’est pas de la faiblesse. C’est humain.
Mais c’est aussi un fonctionnement qui mérite d’être éclairé.
Les pièges de ce mode relationnel
1. Je donne… mais inconsciemment j’attends en retour
On croit offrir librement, mais on attend « inconsciemment » un geste, une parole, un regard qui viendrait valider notre place dans la relation.
Quand ce retour n’est pas là, on se sent lésé(e). Et la relation devient un terrain de dette émotionnelle.
💬 “Je fais tout ça pour lui/elle… et j’ai l’impression que ça ne compte pas.”
2. Je fais comme j’aimerais qu’on fasse pour moi… mais l’autre est différent(e)
Ce que je considère comme un geste d’amour ou de soutien n’a pas forcément la même valeur pour l’autre !
Eh oui, je peux vouloir consoler en parlant, alors que l’autre a besoin de silence !
Je peux offrir de l’aide, alors que l’autre cherche à prouver qu’il ou elle peut s’en sortir seul(e).
Résultat : l’autre peut se sentir envahi, incompris, voire étouffé… alors que je pense bien faire.
3. Je crois aimer, mais je projette
En réalité, je ne suis pas toujours en train d’aimer l’autre tel qu’il est. Je l’aime comme moi j’aimerais être aimé(e). C’est subtil, mais fondamental.
Aimer, ce n’est pas faire pour l’autre ce qu’on voudrait qu’on fasse pour soi. C’est découvrir ce dont il ou elle a besoin, même si c’est différent de mes repères.
4. Je m’épuise à donner, à devancer, à prouver
Ce schéma, je le constate également souvent :
On se rend indispensable, on porte, on soutient, et parfois on s’oublie …
Et au fond de soi, on espère que l’autre nous choisira, nous remerciera, nous aimera pour ça. Mais à force de donner sans retour équilibré, c’est l’amertume, la colère, le vide, la tristesse qui finit par prendre la place.
5. Je perds la clarté dans la relation
Quand je fais pour l’autre ce que j’aimerais qu’on fasse pour moi, sans poser de mots, sans clarifier les attentes, je crée une relation basée sur l’implicite. Et l’implicite… ça crée des malentendus et s’en suis des reproches.
- “Il aurait dû comprendre.”
- “C’est évident, non ?”
- “À sa place, j’aurais fait différemment…”
Mais l’autre n’est pas à ma place.
Vers une nouvelle posture : la conscience relationnelle
Afin d’avancer, je vous invite à vous poser les question suivantes :
- Pourquoi tu donnes autant ? ou plutôt, est ce que cette personne le mérite ?
- Qu’est ce que tu attends, sans toujours le formuler ?
- Quelles sont les dynamiques qui t’épuisent ou te rendent invisible ?
Autant de questions qui t’amènent à prendre du recul sur des situations complexes et parfois douloureuses
Je vous invite également à :
- Apprendre à distinguer ce que vous donnez de ce que vous attendez.
- Sortir de l’implicite pour aller vers la clarté.
- Vous autoriser à poser vos besoins, sans attendre que l’autre les devine
- Reconnaître que chacun a son propre langage émotionnel
- Choisir d’aimer l’autre tel qu’il est, et pas tel que je voudrais qu’il soit.
Ce n’est pas simple et pourtant c’est un vrai tournant. Parce que non, s’écouter n’est pas être égoïste.
C’est la base pour des relations plus saines, plus vraies, plus apaisées.